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LA CRISE, UNE CHANCE ?

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La crise sur les crédits immobiliers survenus en 2008 aux E.U se poursuit aujourd’hui avec celle des dettes souveraines. La cigale américaine ayant chanté pendant des décennies se trouve aujourd’hui bien dépourvue. Dans la probable incapacité à honorer sa dette,  l ‘agence de notation S&P à dégradé sa  note, surenchérissant le taux d’emprunt de ce qui reste de  la première puissance économique mondiale. Les E.U non tenus par des contraintes extérieures augmenteront probablement le plafond de la dette même si aujourd’hui les républicains s’y opposent, avec le scepticisme de l’empire du milieu et celui du soleil levant.

En Europe et en France en particulier, la situation est différente. Elle impose une réforme de fond des politiques économiques et en particulier la fiscalité. Les projets et annonces se multiplient dans la perspective de la campagne présidentielle, sans être à la hauteur des urgences sociales. Création d’un fichier sur les  bénéficiaires d’allocations, augmentation de la TVA, inscription d’une règle d’or dans la constitution préservant la situation budgétaire de l’état et augmentation de l’âge légale de départ à la retraite. C’est donc une réduction des dépenses qui anime le plus l’enthousiasme du gouvernement, inscrite dans les choix économiques du début de mandat : Défiscalisation des heures supplémentaires, bouclier et niches fiscales. Ces politiques sont un échec : la croissance est insuffisante, le chômage file vers les profondeurs sans oublier les interventions militaires qui creusent lourdement les déficits.

Ceci  impose une nouvelle donne, orientée vers la préservation du pouvoir d’achat du ménage et la lutte contre l’exclusion. Quelles alternatives ? Augmenter les recettes ou réduire les dépenses. Pourquoi pas les deux ?   La réforme qui s’impose s’articulera très certainement sur l’augmentation des impôts. Ceux ci pouvant assurer un redéploiement et une marge de manœuvre budgétaire  perdue dans le mandat qui s’achève. Un  choc de demande peut  favoriser le retour à la croissance et la réduction du déficit budgétaire. Mais rien n’est certain devant les incertitudes qui chargent l’horizon. Il  s’agit d’un pari sur l’avenir. Différent de celui  de la politique de  l’offre, qui s’est imposé pendant plus de trois décennies, ayant creusé les inégalités dans la population et plombé les comptes publiques. 

La classe laborieuse à suffisamment été sollicitée au redressement des échecs du capitalisme fanatique au cours de l’histoire pour qu’elle soit aujourd’hui reconsidérée. L’état providence lui a garanti au lendemain du deuxième conflit mondial une sécurité face aux risques sociaux. Cet ambitieux projet  doit se poursuivre. Même s’il n’a pu réaliser une société d’égaux, il a su être à l’origine d’une société de semblables pour reprendre Léon Bourgeois (1). La société est toujours aussi hiérarchisée, traversée par des antagonismes de classes, alimentés par les injustices et des répartitions inégales des richesses produites. La crise est une chance, elle signe la  fin des modèles de développement et de croissance qui ont dominés les politiques économiques récentes et  excessivement libérales. Le capitalisme sans projets, de court terme, patrimonial, hérité des  années  précédentes joue son avenir et celui des nations  comme à la roulette russe sur les places financières. A New York, Londres, paris et ailleurs les places boursières dévissent.une  fois de plus.la crise marque la fin d’une époque mais aussi l’avènement  un modèle nouveau qui tarde à venir. Elle impose un retour en arrière. Une révision pragmatique nécessaire, libérée de toutes idéologies. L’hégémonie des marchés de plus en plus amnésiques est contestée. La loi de l’offre et de la demande n’assure plus les équilibres, elle entretient l’emballement et le risque de précipice. Si l’histoire des nations à échappé à l’enfer de l’utopie communiste, elle a  replongé vers une dictature du gain, du matérialisme et de l’immédiat. Un capitalisme déshumanisant,  croyant libérer  l’individu mais le piégeant dans l’illusion de l’argent et du toujours plus. Serait-ce  la fin du « business as usual » ?  Ce n’est pas certain, mais Il faut  l’espérer.

Driss.B

(1) Le solidarisme est une philosophie de pensée due au député radical Léon Bourgeois1896 qui développe ce courant de pensée dans son ouvrage Solidarité


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